Quelques épitaphes

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Quelques poésies de Benserade

  Désir, Plaisir, Douleur,
Je mourrai de trop de désir,
Si je le trouve inexorable ;
Je vous mourrai de trop de plaisir,
Si je la trouve trop favorable ;
Ainsi, je ne saurai guérir,
De la douleur qui me possède ;
Je suis assuré de périr,
Par le mal ou par le remède



 

Sonnet de l'oiseau

 

Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne

Duquel on ne saurait estimer la valeur:

S'il vous vient quelque ennui, maladie ou douleur,

Il vous rendra soudain à votre aise et bien saine.

 

Il n'est mal d'estomac, colique ou migraine

Qu'il ne puisse guérir, mais sur tout il a l'heur

Que contre l'accident de la pâle couleur

Il porte avecque soi la drogue souveraine.

 

Une dame le vit dans ma main, l'autre jour

Qui me dit que c'était un perroquet d'amour,

Et dès lors m'en offrit bon nombre de monnoie.

 

Des autres perroquets il diffère pourtant:

Car eux fuient la cage, et lui, il l'aime tant

Qu'il n'y est jamais mis qu'il n'en pleure de joie.

 

 

 

Epitaphe d'un avocat

Ci-gît qui ne cessa d'étourdir les humains
Et qui, dans le barreau, n'eut relâche ni pause :
Le meilleur droit du monde eût péri dans ses mains.
Aussi, contre la mort, a-t-il perdu sa cause. 

 
 

Epitaphe d'un bon mari

Ci-gît un bon mari dont l'exemple est à suivre,
Patient au-delà du temps qu'il a vécu,
Qui pour avoir cessé de vivre,
Ne cessa pas d'être cocu.

 
 

Une répartie :

On dit souvent d'un homme d'esprit "qu'il ne dit rien mais qu'il n'en pense pas moins" ;
Benserade, à qui on demandait son opinion sur un homme qui n'avait pas beaucoup d'esprit,
 et qui ne parlait point, dit simplement :
 "il n'en pense pas davantage". 

 

un quatrain très concis

description d'un chirurgien
Le Menestrel, journal de musique du 28 décembre 1908

On trouvera ci-dessous un sonnet écrit par Benserade sur  l'incendie qui
détruisit une bonne partie de la ville de Londres en 1666,
sonnet qui eut un grand succès comme cela est mentionné sur le livre ci-dessous.

le sonnet sur l'embrasement de la ville de Londres:

et on pourra trouver ci-dessous quelques informations sur cet incendie
trouvées sur le site :
http://www.ac-grenoble.fr/savoie/pedagogie/docs_pedas/lve_europe2015/GB_musique_incendie_londres.pdf

Et dans son livre La Marine de Richelieu, Maillé-Brézé, La Bruyère revenait
  sur l'épitaphe que Benserade avait écrit sur l'amiral de Brézé.

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