Benserade un peu agressif

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  Benserade est connu à son époque pour ses réparties qui pouvaient surprendre par leur audace et même leur agressivité.
 On en trouvera quelques unes ci-dessous :

Les stances que Benserade écrivit «Sur le mariage de Mademoiselle de Saint-Michel »
montrent à quel point le poète savait se faire terriblement incisif. Voici à titre d’exemple les strophes cinq et six  de ces stances :

 

«Comme vous n’estes plus qu’une vieille relique,
L’objet de la compassion,
Dès qu’on dit que sur vous le sacrement s’applique,
 On pense à l’extrême onction.

 Qui se lie avec vous espère un prompt veuvage.
 On peut dire : Ce pauvre amant
 Attend que le contrat de vostre mariage
 Passe pour vostre testament.

 

On peut également citer :

Stances sur l'amour d'Uranie avec Philis :

 

Vous êtes nos moitiés avec nous assorties
vous formez un beau tout
Séparez vous de nous , vous n'êtes que parties
vous n'êtes rien du tout
Vous êtes les zéros, et nous sommes les nombres
qui vous faisons valoir.

cf    Encyclopédie de la méchanceté et de la bêtise
nouveau dictionnaire des citations
 de Jérôme Duhamel

 

 

La boulimie amoureuse de Louis XIV s'est faite connaitre très tôt, ce qui a choqué certains et Benserade, au cours d'un ballet dansé par Sa Majesté, le Ballet Royal des Plaisirs, le 4 février 1655 au Louvre, a fait dire par un acteur, à l'adresse du roi qui tenait "le rôle d'un débauché", ce petit poème d'une incroyable audace (Louis XIV avait alors 17 ans)  :

 

Quel spectacle pour nous
Et d'où peut procéder en vous
Les changements qu'on y remarque ?
Quoi ? Faut-il qu'un si grand monarque
Devienne un si grand débauché ?

Il n'est ni censeur ni régent
Qui ne soit assez indulgent
Aux voeux d'une jeunesse extrême,
Et pour embellir votre Cour
Qui ne trouve excusable, même,
Que vous ayez un peu d'amour.

Mais d'en user comme cela
Et de courir par-ci par-là,
Sans vous arrêter à quelqu'une,
Que tout vous soit bon, tout égal,
La blonde autant que la brune,
Ha ! Sire, c'est un fort grand mal.


Hélas ! ces critiques émises en public ne devaient avoir aucun effet sur le roi
qui allait continuer ses frasques pendant plus d'un demi-siècle
...

On pouvait lire dans les Annales Poétiques depuis l'origine de la Poésie Française, de 1782,
l'épigramme que Benserade avait écrite après l'échec du ballet Les Amours déguisés dont le livret avait été écrit par M. de Perigny


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