Lettre de Robinet du 21 janvier 1668,
 écrite après la représentation du Ballet Carnaval, mascarade royale
qui, lui, a été présenté le 18 janvier 1668

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Dans le PALAIS des TUILERIES,
Lieu des fines Galanteries,
Le lendemain, le CARNAVAL,
Représenté par d’ESTIVAL
Avec une nombreuse Suite
De Musiciens, tous d’Elite,
À ravir, divertit la Cour,
Par un gai Ballet, à son tour.
Il consistait en Sept Entrées,
Qui furent fort considérées,
Mais, surtout une, des Plaisirs,
Qui flattent les jeunes Désirs,
Où paraissait leur Source même
Dans le GRAND PORTE DIADEME,
Puisque c’est aux soins glorieux
De ce plus puissant Fils des Dieux,
Qu’on doit notre Heur, & notre Joie,
Et ces beaux jours filez de soie.

Une, de Masques non follets,

Mais sérieux et des mieux faits,
Pleins de Bravoure et Braverie,
Conduits par la GALANTERIE,

Merveilleusement aussi plût,
Et chacun volontiers dit chût
Lorsque cette aimable Déesse,
Avec une voix charmeresse,
Ses dignes Maximes chanta,
Par qui l’Oreille elle enchanta
Tant de Mâles que des Femelles,
Qui, certe, les trouvèrent belles.
Si vous désirez les savoir,
Vous pourrez aisément les voir
Dans le Cahier ou petit Livre
Qui se vend, je pense, une livre
Chez l’Imprimeur du Roi, BALLARD.
Où vous verrez, de part en part,
Le reste de la Mascarade
Et les beaux vers de BENSERADE,
Qui, des Muses favorisé,
Fait toujours miracle, à mon gré.

 

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