Les portraits des 40 académiciens
Sur ce site
internet, on a déjà qualifié Benserade d'original tout comme d'autres l'avaient
fait jadis.
Eh bien
ici, on a un exemple où ce qualificatif s'applique : le 2 janvier 1685, lors de
la réception de Thomas Corneille (frère de Pierre Corneille) et de ,
Benserade a prononcé un discours, en vers, qu'on a
appelé "les portraits des quarante académiciens"
au cours duquel il a passé en revue tous ses
collègues de façon pas toujours très positive.
le 2 janvier 1685
le discours de Benserade
Dans l'ouvrage Bibliothèque Historique de la France
de Jacques Lelong, de 1775,
on peut lire quelques informations intéressantes
sur ce discours :
l'auteur qualifie les propos de Benserade de
"pasquinade" (voir ci-après), mot peu utilisé aujourd'hui
et on
apprend qu'une chanson contre Benserade aurait été écrite sur le sujet !
définition du terme "Pasquinade"
Dans l'édition des oeuvres diverses de
Pierre Bayle en 1727,
on pouvait lire un compte-rendu de cette séance du 2
janvier 1685 lors de la réception de Thomas Corneille.
Apparemment,
dans ce compte-rendu, Benserade fut très applaudi.
Ce texte de Pierre Bayle fut
repris par l'abbé Trublet dans ses
Mémoires pour servir à l’Histoire de
la vie et des ouvrages de
Monsieur de Fontenelle
dans son édition de 1759 comme on pourra le voir ci-dessous :
(on peut en
particulier voir que Furetière n'a pas beaucoup apprécié ce discours)
Quelques infos sur le discours de Benserade sur les 40
académiciens
dans la Revue Bibliographique Universelle de
1877.
Le discours a-t-il été imprimé en Hollande ?
On parle encore de ces portaits des 40 académiciens
dans cet Essai d'une Bibliographie Raisonnée de l'Académie Française
de René Kerviler de 1877.
(la question se pose toujours : le texte a-t-il
été imprimé en Hollande ? )
Dans l'Histoire littéraire du règne de Louis XIV de l'abbé Lambert, on peut lire que les académiciens ont préféré que le discours de Benserade ne soit pas imprimé.
dans la Revue d'Alsace de 1880, Christophe Güntzer
revenait sur ces portraits satiriques des 40 académiciens |
Dans le Recueil des
Factums d'Antoine Furetière de Charles Asselineau, publié en 1859,
on peut voir que les rapports entre Furetière et Benserade n'ont jamais été au
beau fixe.
et un peu plus loin dans le livre on peut lire que les
portraits satiriques des académiciens
avaient pour titre "Liste des
Messieurs de l'Académie Française"
et que les académiciens ont
préféré ne pas faire imprimer ces vers.
Le livre précédent de Charles Asselineau est une
présentation du livre que Furetière avait écrit en 1638 sous le nom de l'abbé de
Chalivoy
comme on peut le voir ci-dessous
édition de 1694
Le discours que Benserade a prononcé
le jour de l'élection à l'académie française
de Thomas Corneille (frère de Pierre Corneille)
et de Jean-Louis Bergeret le 2 janvier 1685
a
finalement été publié dans les Registres de l'académie française :
on pourra
lire ci-dessous l'intégralité du discours :
on peut voir ci-dessous que Benserade ne s'est pas oublié :
Ce discours peut être trouvé sur le site https://archive.org/details/lesregistresdela04acad/page/n123/mode/2up?q=benserade
Dans ce discours, Benserade en a profité pour envoyer
quelques piques à quelques académiciens comme on pourra le voir ci-aprés.
On pourra voir ci-dessous une de ses piques : sur la
page précédente (page 113), on a pu lire les vers suivants ;
On peut se demander qui est cette "Rivière"
mentionnée lorsqu'il aborde Roger de Bussy-Rabutin.
On a la réponse si on
découvre que
sa fille Louise-Françoise de Bussy-Rabutin,
jeune veuve et fort jolie,
épouse l'ami de son père
Henri François de la Rivière.
Furieux, Bussy-Rabutin vient
l'enlever dans sa demeure de Lanty et la
séquestre.
Un long procès s'ensuit à l'issue duquel Bussy-Rabutin est
contraint de libérer sa fille qui retrouve son mari et ses enfants.
On peut
alors supposer que Roger de Bussy-Rabutin n'a pas beaucoup apprécié ce discours
!
suite du discours :
mais comme on pouvait le lire dans l'Histoire des
quarante Fauteuils de l'Académie Française de Tyrtée Tastet,
ce discours ne fut pas apprécié par la totalité des académiciens.