Benserade à l'académie française

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Benserade a été élu en 1674 à l'académie française en remplacement de Jean Chapelain (1595-1674) au fauteuil numéro 7. Il est donc le second académicien à occuper ce fauteuil, son prédéceseur ayant été nommé académicein par Richelieu lors de la création de l'académie en 1634.

On pourra lire le discours qu'il a prononcé le 17 mai 1674 lors de sa réception en cliquant ici et on pourra constater que dans ce discours il ne prononce même pas le nom de son prédécesseur, il n’est question que de louanges à destination du roi Louis XIV.

Il fut plusieurs fois directeur de l’Académie (mais il faut se rappeler que le directeur de l'académie n'était pas élu, mais tiré au sort et le restait un trimestre !.

Benserade sera en particulier directeur de l'académie française en 1676 après le décès de Jean Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676)
qui avait été élu à l'académie en 1634 comme on pouvait le lire dans la Revue Historique Nobiliaire et Biographique de 1878.

On pourra trouver la totalité du discours que Benserade prononça ce jour-là, le 23 décembre 1676 lors de la réception de Monsieur Jean-Jacques de Mesmes en cliquant ici.

Après sa mort, Benserade sera remplacé par Etienne Pavillon, élu le 22 novembre 1691 contre La Bruyère. (ce dernier entrera à l'académie française deux ans plus tard, en 1693).

Tête de Benserade que l'on peut voir sur le site internet de l'Académie Française
(Librairie Firmin-Didot et Cie 1895)
http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/isaac-de-benserade

On pourra voir ci-dessous que Benserade a été assidu à l'académie française et qu'il a participé de façon positive à la rédaction du dictionnaire. Ce n'est que vers la fin de sa vie qu'il a eu parfois des attitudes originales comme par exemple des lecture de psaumes à l'académie ou encore un discours, en vers, au cours duquel il avait dit quelques mots sur chacun des 40 académiciens (voir en bas de page).

On peut voir dans les Registres de l'académie française dans leur édition de 1971, que lors de son élection, Benserade habitait au Palais-Royal,.

et qu'en 1679, il habitait toujours au Palais-Royal et avait reçu chez lui plusieurs académiciens comme on pouvait le lire
dans les Registres de l'académie française  1672-1715 tome 1, Slatkine Reprints Genève 1971

11 septembre 1679 :

   

Racine, qui venait d’être nommé directeur de l’Académie française, demanda de prononcer l'oraison funèbre de Corneille ; cet honneur fut confié à un autre. Le poète Benserade dit à Racine : « Si quelqu’un pouvait prétendre à enterrer Corneille c’était vous, et vous ne l’avez pas fait. »

La Fontaine sera élu à l'académie en remplacement de Colbert en 1683, contre Boileau que préférait le roi, son admission resta suspendue jusqu'à la vacance suivante, Boileau ayant été nommé cette fois, Louis XIV donna son approbation pour les deux élus (24 avril 1684). La Fontaine fut reçu par l'abbé de La Chambre le 2 mai 1684.

Benserade a tout fait pour que La Fontaine puisse entrer à l'académie française.
On verra ci-dessous un article trouvé sur le site lefigaro.fr qui date de 2018,
article qui montre que cela n'a pas été facile, mais qu'après la réception,
c'est Benserade qui sera le premier à donner l'accolade au nouvel élu.
http://www.lefigaro.fr/culture/2018/08/09/03004-20180809ARTFIG00006-jean-de-la-fontaine-en-dix-dates-2mai-1684-il-entre-a-l-academie-francaise.php

Extraits des Registres de l'Académie Française 1672-1793

Benserade vient d'obtenir l'agrément du roi !

Toujours dans les Registres de l'Académie Française, le 17 mai 1674 :

et quelques jours plus tard, on peut voir sur le même livre que l'orthographe de son nom n'est pas totalement figé :

et le 2 janvier 1676, Benserade devenait directeur de l'académie (après tirage au sort et pour trois mois ! )

et un mois plus tard, on peut voir Benserade dans son rôle de directeur de l'académie (en 1676)

1676

Dans le tome 4 des Registres de l'Académie Française, dans les "Cahiers de remarques sur l'orthographe", on peut voir le travail de Benserade à l'académie française.

   

    

Pour rappel, quelques académiciens en 1684 qui étaient à l'académie en même temps que Benserade (avec leur numéro de fauteuil) : Boileau (1), abbé Paul Tallemant (5), Benserade (7), Racine (13), Corneille (14), l'abbé Tallemant aîné (16), Comte de Bussy-Rabutin (20), Charles Perrault (23),  La Fontaine (24), Quinault (29), Furetière (31), Bossuet (37)

en juillet 1685, Benserade est toujours là

Dans leur Histoire de l'Académie Française, Pélisson et d'Olivet nous indiquent
que Benserade a été l'un des premiers académiciens à bénéficier de places réservées aux académiciens
 pour assister à des pièces de théâtre présentées à la cour.

      

Le livre ci-dessus parle de Toussaint Rose (1611-1701) qui fut reçu à l'académie française le 12 décembre 1675 en même temps que Géraud de Cordemoy.
le numéro du 11 novembre 1926 du Journal de Monaco revenait sur cette journée au cours de laquelle
Benserade était intervenu en particulier pour tirer dans un chapeau lequel des deux académiciens reçus ce jour-là
devait parler en premier !



on apprend également dans cet article que le directeur de l'académie est tiré au sort et le reste pendant un trimestre seulement.

Dans le Catalogue de la précieuse collection d'autographes composant le cabinet de Alfred Bovet, de Maurice Delestre,
on pouvait lire que Benserade avait lu des psaumes le jour de la réception de Boileau à l'académie française, le 3 juillet 1684.
On peut rapprocher cette information au fait que dans sa retraite à Gentilly, il semble que Benserade ait passé beaucoup de temps à la lecture de psaumes.

    Sur cet article du jounal Mercure Galant, daté d'avril 1681, on peut lire que Benserade avait lu plusieurs psaumes lors d'une séance de l'académie française.

    Quelques remarques de Gilles Ménage, remarques pas très agréables pour Benserade,
extraites du livre Menagiana, livre publié par son ami Antoine Galland, livre regroupant les pensées et les bons mots de Ménage
On a donc ici un exemple de ce que Benserade disait à l'académie

    

Extrait des Registres de l'Académie française (tome IV 1672-1693)

On est en 1684, et Benserade a lu à l'académie française une traduction du Miserere
Miserere (« aie pitié », en latin) est le nom commun donné au Psaume 50 dont le premier vers est :
Miserere mei, Deus, secundum magnam misericordiam tuam
(traduction : « Ô Dieu ! aie pitié de moi, dans ta grande miséricorde »)
Il s'agit d'un psaume d'affliction, long de vingt-et-un versets.

  L'intervention de Benserade à l'académie française en 1684 lors de la réception de Boileau
est mentionnée dans le livre de 1887  Scripta manent de Philippe Godet,
"causeries à propos de la collection d'autographes de M. Alfred Bovet" sur lequel on peut trouver la reproduction d'une lettre de Charles Perrault  
qui était présent ce jour-là à l'académie.

Extrait du document LOUIS RACINE : MÉMOIRES SUR LA VIE ET LES OUVRAGES DE JEAN RACINE

A une certaine époque, Benserade est intervenu sur le litige qui a opposé l'académie à Furetière qui avait décidé d'éditer son prore dictionnaire.
On pourra en savoir plus en cliquant sur : le dictionnaire de Furetière.

et en 1684, Benserade a fait parler de lui par un de ses discours : Les portraits de quarante académiciens 

Et on pourra voir enfin en cliquant ici que de sa retraite de Gentilly, Benserade venait encore aux séances de l'académie française,
et y prononçait encore des discours !

1691 : Extraits des Registres de l'Académie Française 1672-1793

le 19 octobre 1691, décès de Benserade à Gentilly :

 Après son décès, Benserade sera remplacé à l'académie française par Etienne Pavillon, poète (1632-1705).

Sur le site http://obvil.sorbonne-universite.site/corpus/mercure-galant/MG-1691-11
on peut lire que dans le numéro de novembre 1691 du journal Le Mercure-Galant
M. Pavillon avait été élu à l'académie en remplacement de Benserade.

Discours prononcé par Etienne Pavillon le 17 décembre 1691 après le décès de Benserade

Pour information, les noms des académiciens qui ont occupé le fauteuil 7 :
on y trouve par exemple Lamartine, Bergson, Daniel-Rops, Jacqueline de Romilly , ...

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