Les fables de Benserade
 
(fables tirées d'Ésope)

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C’est en 1668 que La Fontaine, qui était un ami de Benserade, publie ses Fables. Benserade fera de même une dizaine d'années plus tard en 1678, fables toujours tirées d’Ésope : on retrouvera donc dans le livre les 38 fables écrites pour être inscrites sur les 38 fontaines du Labyrinthe de Versailles mais ce sera un total de 220 fables, écrites en quatrains qui seront publiées. On retrouvera donc des titres connus comme par exemple : Le Loup et l'Agneau, Le Renard et le Corbeau, La Cigale et la Fourmi, Le Chêne et le Roseau, …

les fables d'Esope en quatrains de Benserade publiées en 1678 sont accessibles sur Gallica :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8612090v/f15.item.zoom

Le livre de Benserade :

     et dans le prologue, Benserade s'adresse aux jeunes lecteurs de son livre :

les fables 1 et 2

   

 le quatrain de la fable le Paon et le Rossignol
(qui se trouvait déjà sur une fontaine du Labyrinthe de Versailles)

On verra ci-dessous les deux versions de La Cigale et la Fourmi :

La Cigale et la Fourmi. (1668 pour la Fontaine, 1678 pour Benserade)

Isaac de Benserade Jean de La Fontaine  

On connaît les amis dans les occasions.
Chère Fourmi, d'un grain soyez-moi libérale ;
J'ai chanté tout l'été: tant pis pour vous Cigale ;
Et moi j'ai tout l'été fait mes provisions.

Vous qui chantez, riez, et toujours sans souci,
Ne songez qu'au présent, profitez de ceci.
Pleurs, dit un vieux refrain, sont au bout de la danse.
 J'ajoute: l'on périt faute de prévoyance.

La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal.  »
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
– Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.
 

On peut citer les titres de quelques autres fables de Benserade : Le Loup et l'Agneau, Le Renard et le Corbeau, Le Loup et le Chien, La Grenouille et le Boeuf, Le Rat de ville et le Rat des champs, Le Renard et la Cigogne, La Cigale et la Fourmi, Le Chêne et le Roseau.

A la fin du XVII° siècle, il semble que Benserade ne fut pas la seule personne à s'intéresser aux fables d'Esope : de nombreux livres ont été édités, les auteurs présentant ces livres comme des outils destinés souvent aux enfants. l'abbé Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde a traduit en français ces fables et est intervenu dans un certain nombre de ces livres édités à cette époque, livres qui bien souvent comportaient les quatrains de Benserade. 

On peut retrouver ces quatrains de Benserade dans un livre qui a dû avoir beaucoup de succès puisqu'il a fait l'objet de nombreuses éditions aux XVII° et XIX° siècles, livre dont le titre était "Les Fables d'Esope mises en Français avec le sens moral en quatre vers, dédiée à la jeunesse",  dont on ignore le nom de l'auteur mais qui a peut-être été écrit par l'abbé Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde (1648-1734) qui a traduit les fables d'Esope que l'on verra sur les pages suivantes.

Ce livre qui contient les quatrains que Benserade avait publiés en 1678 était mentionné dans le numéro du 1er Nivose an 6 de la république (jeudi 21 décembre 1797) du journal le Rédacteur, sur lequel on pouvait lire une petite annonce indiquant qu'on pouvait le trouver au prix de 3 livres 10.

On trouvera ci-dessous la page de garde du livre mentionné ci-dessus édité chez A.J. Dugour :

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